Acerrima Germanorum libertas. Il ruolo della Germania di Tacito nella formazione del liberalismo europeo
Abstract
En
Before the growth of Enlightened constitutional theory, that based the discourse of mixed government and individual rights on rational and universalistic premises, the struggles of European constitutionalism were mostly grounded on the authority of antiquity. In particular, between 15th and 17th centuries, while the Mediterranean carved the modern myth of an ancient republican liberty, northern Europe framed its resistance against the centralization of the monarchies on a 'Gothic Renaissance'. While absolute sovereigns started carving the 'divine right of kings' doctrine by rearranging the late-Roman lex regia de imperio to fit a national dimension, a heterogeneous front of monarchomaques opposed them the myth of an unwritten 'Gothic' constitution that for immemorial custom protected their ancient liberties. This constitutional quarrel was grounded on the age-old opposition between Romanitas and Germanitas. Where Rome embodied the symbol of a monistic and centralistic constitution, based on the absolute will of a legibus solutus sovereign, the ancient Germanic constitution was identified with a mixed constitution based on a weak idea of sovereignty, that limited the king's prerogative by means of a complex balance between intermediate powers. A system already described by Tacitus, and that Montesquieu's Esprit des Lois would celebrate as the barbaric root of modern liberty.
Fr
Avant que le Siècle des Lumières fondât le discours des droits et des constitutions sur des bases rationnelles et universelles, les luttes du constitutionnalisme européen étaient en grande partie fondées sur l'autorité de l'antiquité. En particulier, entre le 15ème et le 17ème siècle, alors que le méditerranéen découpait le mythe moderne d'une ancienne liberté républicaine, l'Europe du nord encadrait sa résistance contre la centralisation des monarchies sur une 'Renaissance gothique'. Tandis que les souverains absolus commençaient à découper la doctrine de la 'monarchie de droit divin' en réadaptant la lex regia de imperio tardo-romaine au contexte de l'État national, un front hétérogène de monarchomaques opposait le mythe d'une constitution 'gothique' non écrite qui, selon une coutume immémoriale, avait toujours protégé leurs libertés fondamentales. Cette querelle était fondée sur l'opposition entre Romanitas et Germanitas. Là où Rome incarnait le symbole d'une constitution moniste et centraliste, basé sur la volonté d'un souverain legibus solutus, la constitution germanique était fondée sur une idée faible de souveraineté, qui limitait la prérogative du roi au moyen d'une complexe balance des pouvoirs. Un système déjà décrit par Tacite, et que l'Esprit des Lois de Montesquieu célébrerait comme la racine barbare de la liberté des modernes.
Before the growth of Enlightened constitutional theory, that based the discourse of mixed government and individual rights on rational and universalistic premises, the struggles of European constitutionalism were mostly grounded on the authority of antiquity. In particular, between 15th and 17th centuries, while the Mediterranean carved the modern myth of an ancient republican liberty, northern Europe framed its resistance against the centralization of the monarchies on a 'Gothic Renaissance'. While absolute sovereigns started carving the 'divine right of kings' doctrine by rearranging the late-Roman lex regia de imperio to fit a national dimension, a heterogeneous front of monarchomaques opposed them the myth of an unwritten 'Gothic' constitution that for immemorial custom protected their ancient liberties. This constitutional quarrel was grounded on the age-old opposition between Romanitas and Germanitas. Where Rome embodied the symbol of a monistic and centralistic constitution, based on the absolute will of a legibus solutus sovereign, the ancient Germanic constitution was identified with a mixed constitution based on a weak idea of sovereignty, that limited the king's prerogative by means of a complex balance between intermediate powers. A system already described by Tacitus, and that Montesquieu's Esprit des Lois would celebrate as the barbaric root of modern liberty.
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Avant que le Siècle des Lumières fondât le discours des droits et des constitutions sur des bases rationnelles et universelles, les luttes du constitutionnalisme européen étaient en grande partie fondées sur l'autorité de l'antiquité. En particulier, entre le 15ème et le 17ème siècle, alors que le méditerranéen découpait le mythe moderne d'une ancienne liberté républicaine, l'Europe du nord encadrait sa résistance contre la centralisation des monarchies sur une 'Renaissance gothique'. Tandis que les souverains absolus commençaient à découper la doctrine de la 'monarchie de droit divin' en réadaptant la lex regia de imperio tardo-romaine au contexte de l'État national, un front hétérogène de monarchomaques opposait le mythe d'une constitution 'gothique' non écrite qui, selon une coutume immémoriale, avait toujours protégé leurs libertés fondamentales. Cette querelle était fondée sur l'opposition entre Romanitas et Germanitas. Là où Rome incarnait le symbole d'une constitution moniste et centraliste, basé sur la volonté d'un souverain legibus solutus, la constitution germanique était fondée sur une idée faible de souveraineté, qui limitait la prérogative du roi au moyen d'une complexe balance des pouvoirs. Un système déjà décrit par Tacite, et que l'Esprit des Lois de Montesquieu célébrerait comme la racine barbare de la liberté des modernes.
DOI Code:
10.1285/i22402772a8p421
Keywords:
Intellectual and Cultural History; History of Ideas and Political Thought; European Studies; Ethnohistory; Legal and Constitutional History; Cultural Studies; Histoire intellectuelle et culturelle; Histoire des idées et de la pensée politique; Études Européennes; Ethnohistoire; Histoire du droit et constitutionnelle
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