L'humain, le vivant et le vécu-Des moments et du temps


Abstract


Fr
La mesure de l'étendue, avec ses fonctions de repérage, va ainsi tout naturellement s'associer à l'espace, à la faveur des "moments". Ce seront, de la sorte, les moments de l'illumination, de la jouissance, de l'extase, du sacré. L'Encyclopédie philosophique universelle 4 analyse ainsi ce concept sous les angles de la philosophie générale et de l'esthétique, cette dernière à partir de l'exemple musical. L'évolution des conceptions du temps dans l'histoire influera donc sur les genres et les conceptions de la musique supposant toujours l'intelligence des dialectiques du continu et du discontinu, du particulier et de l'universel. Bergson n'échappe pas tout à fait à l'emprise phénoménologique de son temps. Au niveau des pratiques sociales, on retrouvera facilement trace de ces hétérogénéités avec l'alternance de langages tantôt d'inspiration résolument mécanique privilégiant les métaphores de la machine pour conforter l'ambition de maîtrise et de transparence, tantôt biologique, conservant l'idée et l'intelligence du vivant et de sa complexité propre, plus accessible à l'incertitude et à la vanité de l'attente d'une maîtrise totale. Dans le sillage, justement, de Bergson (et de Minkowski), le psychiatre et sociologue marxiste de la connaissance, Joseph Gabel, a excellemment mis en lumière, avec le phénomène de fausse conscience, le processus de réification (Luckacs) caractérisant la modernité. La spatialisation outrancière du temps (plus sécurisante en regard des attentes de stabilité épistémologique et scientifique, de la régulation néo-libérale homéostasique des marchés, de l'évitement des conflits, surtout dans leurs formes radicales) entraîne la déchéance de la temporalité. L'histoire du temps et le temps de l'histoire gardent plus d'une énigme.

DOI Code: 10.1285/i17201632vVn7p11

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